Présidentielle 2025 : Bilie-By-Nze promet une rupture radicale avec l’ancien régime

Alain-Claude Bilie-By-Nze (ACBBN), candidat à l’élection présidentielle du 12 avril 2025, a dévoilé le mercredi 26 mars son programme politique baptisé « Contrat national de rupture ». Face à un public venu en nombre, l’ancien Premier ministre a réaffirmé sa volonté de tourner définitivement la page du passé en proposant une alternative aux méthodes actuelles du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).
C’est dans une atmosphère survoltée qu’Alain-Claude Bilie-By-Nze a fait son apparition à la conférence de presse organisée dans la capitale gabonaise. Devant un auditoire acquis à sa cause, composé de soutiens politiques, de militants et de journalistes, il a immédiatement tenu à dissiper toute ambiguïté sur ses intentions : son ambition n’est pas de défendre le bilan d’Ali Bongo Ondimba, mais bien d’offrir une nouvelle voie aux Gabonais, lassés de la gouvernance actuelle.
« Je refuse d’être le garant d’un système rejeté par le peuple. Mon engagement est clair : rompre totalement avec l’ancien régime et poser les bases d’un véritable renouveau », a-t-il affirmé devant une foule réceptive à son message.
Des réformes majeures annoncées
L’axe central de son programme repose sur une refonte des institutions, avec des mesures phares destinées à renforcer la transparence et l’équité. Parmi les premières décisions qu’il entend prendre s’il est élu, figure la suppression de la Redevance sur les ordures ménagères (ROM), incluse dans les factures d’eau et d’électricité de la SEEG. Une taxe jugée injuste par de nombreux Gabonais, car pesant lourdement sur leur pouvoir d’achat.
Autre point clé de son programme : la remise en cause des contrats jugés défavorables aux intérêts du pays. Il s’est engagé à annuler tous les accords passés dans l’opacité avec des entreprises proches de l’ancien pouvoir, citant notamment celui conclu avec la société Ebomaf. Selon lui, ces contrats auraient été signés sans respecter les procédures réglementaires et au détriment de l’économie nationale.
Sur le plan politique, Bilie-By-Nze prévoit la mise en place d’une commission « Justice et Vérité » dès les 100 premiers jours de son mandat. Cette instance aura pour mission de faire la lumière sur les violences électorales de 2009 et 2016, avec pour objectif d’instaurer une véritable réconciliation nationale.
Un virage diplomatique et une refonte des institutionsSoucieux de redéfinir les relations du Gabon avec ses partenaires internationaux, le candidat a également annoncé son intention de renégocier les accords diplomatiques afin de garantir des échanges plus équilibrés. Il prône une coopération fondée sur le respect mutuel et les intérêts du peuple gabonais.
Enfin, Alain-Claude Bilie-By-Nze a insisté sur la nécessité de restaurer la séparation des pouvoirs et de promouvoir une nouvelle génération de leaders politiques. Il affirme vouloir rompre définitivement avec le système mis en place sous Omar Bongo, dont il estime qu’une grande partie des mécanismes demeure encore aujourd’hui sous l’actuelle transition.
Avec ces propositions, ACBBN tente d’incarner une rupture franche et assumée. Reste à savoir si son discours convaincra une population en quête d’un véritable changement politique.